Et oui, vous ne rêvez pas ; je signe mon grand retour dans le monde des blogueurs. Je sais, j'ai mit le temps, mais des fois il faut savoir s'en accorder...
Mais bon, entrons sans plus attendre dans le vif du sujet.
Contrairement à ce que l'on a souvent pensé, la femme n'est pas seulement un homme inférieur ou un simple mais agréable compagnon de jeu. Elle n'est pas non plus le meilleur compagnon de l'homme, car il s'agit en la matière du ballon (rond ou ovale), du pack de bière, de la télé, et à la rigueur du chien (celui qui me dit le cheval, j'y fout mon poing dans la gueule). Non, la femme est bien plus que ça ; et même si, comme le disais Pierre Desproges dans son réquisitoire contre Inès de la Fressange, l'existence de l'âme chez la femme n'a toujours pas été prouvée, elle reste à mon avis le meilleur espoir de l'Homme (notez bien le "H" majuscule).
Quand je parle d'espoir pour l'Homme, je ne parle de la perpétuation de l'espèce humaine, je parle de l'espoir au sens "philosophique" du terme (quelle prétention de ma part d'utiliser le mot "philosophique", comme si mon 16 en philo au bac pouvait me le permettre, enfin bref, je m'égare, et pas seulement d'Austerlitz).
Qu'elle curieuse remarque me direz-vous, venant d'une personne comme moi qui est la première à sortir des vannes plus ou moins vaseuses sur les gonzesses. Pourtant, je le pense sincèrement.
Il suffit de regarder les infos ou de lire un peu la presse pour en prendre vraiment conscience.
Il y a quelques temps, un reportage assez édifiant est passé sur FR2 à propos des crimes d'honneur au Pakistan. On y voyait des femmes qui avaient été brûlées au vitriol par leurs maris, pères, frères, oncles ou cousins, tout ça pour une tenue un peu légère, pour une présomption d'adultère, voir même pour un simple regard sur un homme. Ce qui m'a alors frappé, outre la totale bêtise de ces gros cons, c'est surtout la force et le courage de ces femmes qui, bien qu'elles soient défigurées à vie, veulent à tout pris s'en sortir, continuer à travailler, parce que merde à la fin, c'est pas une bande de cons qui va dicter leur vie, et puis elle ne veulent pas être un fardeau pour leur famille, et puis il faut vivre ! C'était bouleversant de voir ces femmes aller travailler tous les jours, parfois dans des conditions précaires, pour surmonter tout ça. Le plus étonnant était même qu'elles faisaient preuve de la plus grande coquetterie, veillant toujours à assumer leur statut de femme : rester femme à tout prix. Et même si la plupart d'entre elles portaient un voile pour masquer leur visage défiguré, elles ne sortaient jamais sans être maquillé. Quelle ironie ai-je alors pensé. On les a brûlé parce qu'elles étaient trop féminines, et pourtant même après ça, elles continues à l'être. Cette résistance à la bêtise m'a émut.
A-t-on seulement entendu un jour une telle histoire arriver à un homme ? Quel est le nombre d'hommes vitriolés par leurs femmes, mères, soeurs, tantes ou cousines pour avoir trompé leur femme ? Sans doute est-ce nettement plus infime. Bien sur, on entend parfois des histoires de crimes passionnels qui frappent des hommes, mais là encore, la proportion reste nettement en la défaveur des femmes.
C'est comme cette histoire de bus enflammé à Marseille par un groupe d'individus. La pauvre Mama Galédou s'est retrouvé bien malgré elle transformé en torche vivante. Et pourtant, elle a tenu a venir témoigner lors du procès des protagonistes. Tant de courage ne peut que forcer le respect.
Qu'est ce qui peut bien passer dans la tête des hommes qui font ça ? Après tout, même eux, j'en suis sur, apprécie de voir passer une jolie fille. Sans doute se sont-ils déjà retourné dans la rue au passage d'une beauté divine impeccablement modelée dans un jean. Ils sont sûrement eux aussi hypnotisés par la démarche légère d'une femme aux jambes sublimes. N'ont-ils jamais apprécié le sourire d'une femme dans la rue. Et sans doute sont-ils tout comme moi fascinés par la nuque d'une fille aux cheveux coiffés en chignon. J'avoue qu'il y a des réactions que j'ai du mal à comprendre. Bien, moi aussi il m'arrive de pester contre elles. C'est vrai qu'elles sont parfois chiante à glousser pour un rien, c'est vrai qu'elles ont l'air connes quand elles ont besoin de demander à une de leur amie de les accompagner aux toilettes, c'est vrai qu'elles sont saoulantes quand elles nous traînent avec elles en période de soldes ou quand elles attendent un truc pour la St Valentin. C'est aussi vrai qu'il m'arrive d'avoir envie de les étrangler quand elles zappent sur "plus belle la vie" alors qu'il y a un super match de foot ou de rugby ou une course de F1. Mais bon, elles sont tellement belles qu'on les laisse faire (et après tout, elles repassent si bien...) et on passe à autre chose.
Mais la force des femmes ne s'arrête pas là. On parle pas mal en ce moment des manifestations en Birmanie contre la junte au pouvoir. Là-bas, un petit bout de femme résiste depuis des années pour que ça change. On l'a même emprisonné en espérant que ça allait la calmer, mais rien n'y a fait. On l'a libéré et mise en résidence surveillée en espérant qu'elle en serait reconnaissante et qu'elle fermerait sa gueule, mais non, elle continue. Et aujourd'hui, profitant de l'ébullition politique dans son pays, elle l'a encore ramené, sans doute un peu trop fort, puisqu'à ce qu'il parait, elle serait de retour derrière les barreaux. A elle seule, elle porte l'espoir de tout un peuple, et elle n'est pas prête d'abandonner.
En parlant de courage politique, que dire encore de la grande Simone. La grande Simone Veil qui n'a pas hésiter à défendre à corps et à cris la situation des femmes, et la liberté pour elles d'accéder à l'avortement, à une époque où tout le monde en France était contre (et oui, la France malgré tout ce qu'on dit, n'est sorti de l'obscurantisme qu'il y a peu).
Ingrid Betancourt qui est en train de moisir dans la jungle Colombienne a fait preuve d'un courage exceptionnel en allant faire campagne dans les secteurs contrôlés par les FARC alors qu'elle clamait haut et fort son désir de mettre fin à la guerre qui ronge le pays. Mais voilà, aujourd'hui, tout le monde oublie cet épisode, et on ne retient d'elle que le fait qu'elle est une otage.
Il en va de même pour toutes les femmes qui durant l'occupation ont oeuvré dans la résistance, et souvent pour les missions les plus dangereuses, comme servir de passeur. Mais là encore, tout le monde oublie. Bien sur, le nom de Lucie Aubrac restera encore pendant des années dans la mémoire collective Française. Mais combien ont été arrêtées et torturées par la Gestapo sans que la moindre reconnaissance ne leur soient accordée. Bien sur, il est tellement plus facile de traquer les femmes qui avaient couché avec des Allemands, ça c'est sur, en France on sait faire. Alors que bien souvent, ces femmes ne devaient pas avoir le choix (et oui, on ne peut pas se permettre de refuser ça à l'occupant).
Bien sur, le même courage existe aussi chez les hommes. Qui oserait refuser ce courage à Jean Moulin, Nelson Mandela ou Robert Badinter ?
Bien sur, la connerie existe aussi chez les femmes. Qui pourrait dire que Condoleeza Rice ou encore Margaret Thatcher ne sont pas des connasses ? Et après tout, même Simone s'est ralliée au nabot qui nous sert de Président. C'est vrai.
Mais pour quelques connes, quelle est la proportion de femmes qui agissent, parfois sans rien attendre en retour, au mépris du danger, et pour le bien de l'humanité ? Sans doute plus que d'hommes.