Immigration selon Sarko

Comme vous le savez sans doute, je suis un lecteur assidu de Charlie Hebdo. A ce titre là, j'avoue souvent bien me poiler. Mais, face à ce dessin, j'avoue avoir mit en marche mon neurone pour une profonde réflexion.

Je sais pas si vous avez vu les images de Sarkozy au Bénin expliquant sa loi sur l'immigration. Honnêtement, ça ressemblait bizarrement à cette caricature. N'ayant hélàs pas eu le temps de prendre en note les propos exact de notre ministre de l'intérieur, j'espère que vous m'excuserez de ne pas citer ici les termes exacts du ministre. Il disait en gros : "je suis français, je n'ai pas de leçon à recevoir de vous", le vous signifiait à l'évidence, les noirs, les "négros", les "sous-Hommes". Pourtant, il y a quelques jours, ne fétions nous pas en grande pompe l'abolition de l'esclavage ?

Bref, notre cher ministre, en nous repondant une nouvelle loi sur l'immigration, encore plus sévère, stricte et contraignante, a donc trouvé son cheval de bataille pour la campagne de 2007 : l'immigration (pourtant, il existe déjà des lois permettant de lutter contre elle, mais c'est sur que si on ne les applique pas, elle ne peuvent pas fonctionner, enfin bon). En s'attaquant ainsi à l'immigration, Sarkozy tente un pari risquer : rallier à sa cause l'électorat de l'extrême droite (Villiers, Le Pen). Je dis pari risqué car ce flirte avec l'extrême droite peut avoir deux résultats : sois Sarkozy gagne son pari et l'extrême droite perd son électorat, mais Sarko met en place une politique Lepeno-Villieriste light ce qui n'est pas forcement mieux ; ou alors, ce virage à droite toute de Sarko à propos de l'immigration a pour effet de décomplexer l'électorat du FN auquel cas nous pouvons nous attendre à une poussée de l'extrême aux prochaines élections. Dans les deux cas, le résultat n'est pas très sympathique pour les pauvres Kurdes, Afghans, Sénégalais, qui demandent l'asile en France ou qui tentent de rejoindre le Royaume-Uni.

Attention, ne vous méprenez pas sur mes propos. Je ne dis pas qu'il ne faut pas s'adresser à l'électorat de l'extrême droite, loin de là. En effet, si on ne leur parle pas, comment va-t-on leur faire comprendre que l'immigration n'est pas la cause de tous leurs malheurs. Il faut parler à ces électeurs et leur démontrer que Le Pen et Villiers pausent certes les bonnes questions, mais n'y apportent pas les bonnes réponses. Ce n'est pas en extrémisant son programme que l'on va faire baisser le score des extrêmes, c'est en luttant contre ces idées extrêmes qu'on va faire chuter l'extrême (de droite et de gauche d'ailleurs). Hélàs, ce n'est pas la voie que semble vouloir emprunter notre cher ministre d'Etat.

D'ailleurs, je crains pour lui que son pari ne soit déjà perdu. En effet, depuis déjà 4 ans, Sarko nous a fait un virage à droite toute espérant faire baisser le score du FN et du MPF. Malheureusement, les résultats ne sont pas là. En effet, Le Pen n'a jamais été aussi bien crédité par les sondages que depuis ces dernières années. Pari perdu donc pour notre Sarko national, mais quelle responsabilité sur ses épaules... En durcissant son discours, il a ainsi totalement banalisé les idées du FN, décomplexé les électeurs qui hésitaient encore à voter pour lui. Sarko restera peut-être aux yeux de l'Histoire comme l'Homme politique qui a contribué à l'accessions au pouvoir de Le Pen en France.

J'espère sincèrement me tromper...