Y-a des soirs comme ça...

On dit souvent qu'il y a des matin où on ferait mieux de rester dans son lit ; mais je pense qu'il y a des soirs comme ça où on aimerait ne jamais se coucher.
Ce soir est un de ces soirs.
Vous savez, un de ces soirs où on a envie de rester assis dans son lit, sans jamais songer à s'allonger. Un de ces moments où on a envie de se retrouver seul face à un verre, à enchainer clope sur clope avec un fond musical des plus déprimant. Un de ces soirs où en même temps on aimerait pouvoir passer du temps avec une personne proche, à ne pas se regarder dans les yeux, à laisser des gros blancs dans la conversation tout en sachant que la personne d'en face vous comprend, et décoche quelques mots gentils qui font sourire mais auquels on ne croit que pour faire plaisir.
J'avais tout pour passer une bonne soirée : ma journée a été génial (cf. mon article précédent). J'ai même eu du temps pour me regarder un DVD complet de 24h chrono. Ce soir il y avait même une soirée organisée à l'école où j'aurai pu chanter (brailler conviendrait plus d'ailleurs), boire avec insoucience ma bière, et pester contre la loi qui m'oblige à aller dehors pour fumer, sous la pluie et dans le vent.
Au lieu de ça, dès que je suis arrivé, j'ai appris que les résultats de ma composition d'électronique étaient affichés.
Je savais que je n'avais pas "tué" cette compo, mais bon, avec le recul, je me disais qu'après tout j'en avais fait les deux tiers, et que ce que j'avais fait me semblais bon. Alors je pensais pouvoir au moins atteindre la barre cruciale du 12/20 qui m'aurait permis de valider cette matière, voir même un 14. Au lieu de ça, en voyant un 8 inscrit devant mon nom, j'ai vite déchanté. Chier à ce point là, c'était inimaginable. Même de savoir que 26 personnes sur 42 avaient moins de douze, ça ne me rassurait pas.
Le pire dans tout ça, c'est de ne pas comprendre. Je suis presque sur qu'il y a une erreur, c'est pas possible autrement ; et pourtant je suis allé vérifier deux fois, c'est bien un 8.
Je ne suis pas le seul à être tombé des nue. Personne n'a eu la note qu'il avait estimé. J'ai même quelqu'un qui n'avait pas fini sa compo qui a eu 20. Bref, je ne comprend pas. J'avais tout fait pour réussir, et puis pouf, plus rien.
Le pire dans cette histoire, c'est que je pensais avoir réussi cette compo bien mieux que d'autres. En clair, je ne suis pas au bout de mes surprises. L'algèbre et la mécanique du point risquent de finir de m'achever. Jusqu'au bout j'avais voulu être positif, mais là, j'ai du mal à le rester.
Ce qui est fait est fait, là dessus, il n'y a pas à redire, mais ça fait quand même mal.
Je me suis donc eclipsé à la fin de la soirée, j'ai mit un peu de musique dans mes oreilles, et je suis allé marcher sous la pluie ; je sais même pas pourquoi, mais j'en ai eu envie. Résultat des courses : je suis pas plus avancé.
Ce qui fait bizarre dans tout ça, c'est que j'ai eu la désagréable sensation dans tout ça d'être le seul à être affecté par ces résultats. Pourtant, j'en connais des gars qui se sont payés des cartons, mais durant toute la soirée, ils n'ont rien laissé paraitre. Moi je revoyais la feuille de note et imaginais celle des prochaines compos, en imaginant le pire, puisque le meilleur ne me réussit pas. Mais le pire, ça fait mal...